Nous avions des assurances contre la maladie des consultants et des gestionnaires;

des assurances revenu contre les accidents, les incendies et les tremblements de terre;

Nous avions des marges de manoeuvre plus grandes que nécessaire en trésorerie;

Nous avions la capacité de réduire sans problème nos revenus de 40% dans l’éventualité de devoir affronter quelques revers ou même de prendre quelques mois sabbatiques.

Nous avions tout prévu, et bien, et mieux.

Du moins le croyions-nous.

Mais personne ne s’est jamais imaginé que les revenus pourraient fondre d’un énorme 85%, loin sous la barre des coûts fixes d’exploitation, et pour une si improbable et si petite chose.

Personne ne s’est imaginé que tout ce qui était si bien planifié, si solide et si certain était si relatif.

On se réinventera encore et plus encore parce qu’on l’a toujours fait.

Une roue, aussi véloce et puissante qu’elle semble quand elle tourne ne révèle toute sa lourdeur qu’à l’arrêt.

Et la pause totale de l’action impose toute la puissance de l’inertie écrasante au point de creuser un vallon si inconvenant à la relance du mouvement, là, juste sous la roue.

On se réinventera, parce qu’on l’a toujours fait, mais on restera méfiant, probablement; aussi déterminé, espérons-le, mais avec moins de certitudes, c’est probable.

On se réinventera, parce qu’on verra les problèmes non pas comme des catastrophes, mais des opportunités en habit de travail.

On se réinventera.