Alors qu’une curieuse léthargie est palpable, l’impression est celle d’une déréalisation où les choses se seraient figées dans le temps, sans vraiment s’arrêter; où la certitude que rien ne sera plus comme avant est aussi forte que la difficulté à saisir l’essence de ce qui a vraiment changé.

Le bris dans le mouvement de tous les essentiels présumés et de toutes les urgences alléguées, tout force pourtant à repenser l’action au tamis du fondamentalement important.

En cette époque où les convictions extrêmes font trop souvent l’économie de la réflexion, quand elles ne sont pas que le symptôme de l’arrêt de la réflexion elle-même, les remises en question toucheront autant les individus que les organisations, la société ou l’ordre mondial, dans l’ordre, ou dans le désordre.

En ces temps troubles, le virus psychologique du manque de jugement et de l’absence de réflexion me paraît plus dangereux que le Corona machin.