Rien qu’à observer les gens, on découvre parfois qu’il y a des mécaniques assez étranges dans le comportement humain. Par exemple, un jour j’étais à l’hôpital et, évidemment, je patientais comme tout le monde. Il y avait à côté de moi un gars avec une allure de gros «tough», l’air pas commode du tout. Il avait une jaquette d’hôpital sur le dos, ben vous savez ce que c’est que d’avoir une jaquette d’hôpital sur le dos, c’est virtuellement avoir les fesses à l’air. Voilà que mon gros «tough», lui, décide d’aller aux toilettes. Il saute en bas de sa civière et il s’en va d’un air pas achalé «pantoute». Mais là, il réalise qu’il a les fesses à l’air. Et, avec la pudeur que la vitesse du geste trahissait, le voilà qu’il attrape sa jaquette pour cacher ses fesses. Mais là, il réalise soudain que c’est sa pudeur qu’il est en train d’afficher. Il lâche sa jaquette et il continue à marcher d’un air pas achalé «pantoute». Je venais de découvrir la pudeur de la pudeur.