J’ai quatre enfants. Quand je m’adresse à eux, c’est évidemment par leur nom, mais quand je parle d’eux à des gens qui ne les connaissent pas, je les appelle numéro 1, 2, 3 et 4. C’est plus informatif. Quant à mon épouse, c’est toujours Doris, numéro 1 étant déjà attribué !

Numéro 1 est partie pour les Émirats arabes il y a quelques semaines pour une mission universitaire; numéro 2 est partie pour le Sénégal et agit comme chef de mission dans un stage humanitaire et numéro 3 vient tout juste de prendre l’avion pour rejoindre numéro 1 à Istanbul. Dans trois semaines j’irai rejoindre numéro 1 et numéro 3 à Paris et mon épouse ira voir sa famille en région, au Québec. Numéro 4 est le seul de nous 6 à être resté à la maison, car les parents sont en République dominicaine. Il faut dire que l’an dernier j’ai passé 10 jours seul en France avec numéro 4.

C’est l’apéro à Punta Cana. Doris essaie une nouvelle fois de faire ma réservation Montréal-Paris et Toulouse-Montréal. Elle est interrompue par une communication Facebook. C’est numéro 2 qui sollicite l’aide des parents en République dominicaine parce que la tour cellulaire de son village africain s’est écroulée pendant une tempête de sable. On doit, nous, de Punta Cana, appeler par cellulaire le village d’à côté, au Sénégal, pour transmettre des instructions « urgentes » pour un groupe de stagiaires, qui n’est pourtant qu’à 4 km de numéro 2.

Je transmets par cellulaire les instructions lues sur Facebook et Doris retranscrit les demandes de précisions des stagiaires. Dix minutes plus tard, l’Afrique est sauvée !

Vingt jours plus tard, je converse avec numéro 2 via Imessage pour lui dire que numéro 1 et numéro 3 avaient pris possession de l’appartement après un vol Athènes-Paris sans encombre et que je m’apprête à embarquer au départ de Trudeau pour rejoindre ses sœurs et passer avec elles deux semaines en France.

Je suis dans l’avion et je repense à cette histoire de communication moderne. Quelques heures plus tard, dans un café à Paris, je jette sur papier quelques lignes à ce sujet en pensant que tout ça fait très moderne finalement.

Deux semaines plus tard, achalandage et disponibilité de vols obligent, numéro 3 rentrera via Toulouse deux jours avant moi et numéro 1.  J’ai dû laisser numéro 1 à l’aéroport de Bordeaux la veille de notre vol pour Paris et rallier Toulouse en voiture pour un vol Toulouse-Paris impossible à déplacer.

Dans deux jours Doris et moi allons récupérer numéro 2 qui rentre de sa mission sénégalaise.

Allez hop ! Tous les enfants retournent à l’école ! Et les parents, c’est décidé, entament leur semi-retraite … de parentage !