En philosophant sur l’amour …
De Eros à Philia.
Le bonheur, dans un projet de couple, ne peut être atteint que dans le respect et l’intimité.
Après Eros et la passion aveugle, l’intimité révèle des différences que l’immaturité accuse incessamment, et d’autant plus sans respect que la passion était plus grande que la raison. Mais ce respect essentiel est aussi de cette immaturité de chacun où on chicane les divergences ponctuelles en les plaçant au-dessus de l’intérêt commun permanent, car c’est bien de lui qu’on se réclame en fabriquant pourtant le schisme. Voilà que chercher querelle n’est pas conséquence, mais cause, et, plus troublant encore, sa propre cause. C’est la folie de la passion rarement heureuse. C’est le désir et le manque de Platon.
Normal qu’on puisse s’y perde ! Personne n’a assez philosophé avant de se retrouver là.
Voilà pour la relation difficile entre l’intimité et le respect qui peuvent paradoxalement s’y perdre mutuellement.
Mais ce n’est pas tout, loin de là !
L’intimité, pour peu que le respect soit préservé, ne participe au bonheur qu’avec la confiance que ce respect sera préservé dans le futur. C’est Philia. C’est un pacte de la raison. C’est la maturité. Comme pour Aristote, aimer c’est alors se réjouir.
Mais sans la vérité comme socle, la confiance est une arnaque contre soi-même puisqu’elle vise à priver l’autre de sa liberté, ce qu’on ne voudrait jamais qu’il nous fasse subir. C’est la règle d’or. Celle de toutes les religions, de toutes les cultures et de tous les temps. C’est sophia, la sagesse.
La confiance, c’est donc aussi cette certitude que la vérité sera le chemin et, comme pour la règle d’or, que la bienveillance sera une vertu. C’est l’amour et l’engagement de l’amour. Chez Spinoza, c’est la joie.
Ne devrait-on pas penser à philosopher sur l’amour avant d’aimer ?
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